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Maxime le Serpent Fer à Repasser et la Ribambelle de Pantoufles

by Georges la Saucisse

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1.
Maxime le Serpent Fer à Repasser et la Ribambelle de Pantoufles Table des matières Introduction CHAPITRE 1 - Maxime le Serpent Fer à Repasser CHAPITRE 2 - La Pyramide de Chameaux CHAPITRE 3 - Le Parallélisme des Skis CHAPITRE 4 - Terraformation de Tables Basses CHAPITRE 5 - Un Chapeau dans ma Besace CHAPITRE 6 - La Baguette du Funambule CHAPITRE 7 - La Boîte à Pistou CHAPITRE 8 - Logique Hydraulique CHAPITRE 9 - L’Étanchéité du Climatiseur CHAPITRE 10 - La Boulette du Tournevis CHAPITRE 11 - Le Gras Ragoût CHAPITRE 12 - Le Tracas Agréable CHAPITRE 13 - Les Briques des Saltimbanques CHAPITRE 14 - Chirurgie de Vigueur CHAPITRE 15 - Le Cabinet de la Parapharmacie CHAPITRE 16 - Alchimie à l’Herboristerie CHAPITRE 17 - La Magie des Légumes CHAPITRE 18 - Tartempion sous le Sable CHAPITRE 19 - Le Lit qui fait du Bruit CHAPITRE 20 - Moulin Mondain CHAPITRE 21 - Acrostiches en Accrobranche CHAPITRE 22 - La Ribambelle de Pantoufles Conclusion
2.
Introduction 01:09
Bonjour ! Je suis Georges la Saucisse ! J'ai improvisé un Grand Conte de Noël en Décembre 2017, et des gens m'ont aidé à le réaliser au long du mois. Ainsi, quelques jours avant le 1er Décembre : Les gens ont proposé plein de mots (des objets, des lieux, ...) via le canal de leur choix parmi les suivants : Sur YouTube (GeorgesLaSaucisse) en commentaire. Sur Twitter (@georgessaucisse) en tweet. Sur georgeslasaucisse.fr via la page Contact à condition d'avoir un compte sur mon site. Il est bien mon site. Deux mots étaient choisis parmi leurs propositions. Les gens devaient également voter pour leur personnage préféré dans un sondage listant mes cinq acolytes. Le personnage avec le plus de votes a été désigné comme personnage principal de ce Grand Conte, et présent dans son titre avec les deux mots choisis. Et puis du 1er au 24 Décembre : Une vidéo a été publiée chaque jour, comprenant un chapitre du conte lu au format sonore, illustrée d'un presque joli dessin de la situation actuelle de l'histoire. À chaque nouvelle vidéo, il était demandé de reproposer des mots via les mêmes canaux. Deux mots ont été choisis chaque jour, définissant la base du titre du chapitre suivant, jusqu'à ce qu'on arrive à la fin du Grand Conte.
3.
Il était une fois, dans un pays fort lointain, il y a fort longtemps, sous un soleil fort brûlant, loin de Fort Boyard, vivait un être curieux, moitié serpent, moitié fer à repasser, il s'agissait de Maxime le Serpent Fer à Repasser. "Bonjour, je suis Maxime le Serpent Fer à Repasser.", dit Maxime le Serpent Fer à Repasser, pour se présenter à son auditoire. Maxime le Serpent Fer à Repasser (que je vais appeler juste Maxime dans la suite du récit, parce que son nom est quand même vachement long) était un Serpent Fer à Repasser. Surprenant. Il s'agissait d'un serpent dont on aurait ôté la partie inférieure, pour la greffer au bord d'un de ces anciens modèles de fers à repasser, semblables à une plaque de fer avec une poignée, dont on se servait pour repasser ses vêtements. Parce qu'aujourd'hui, les fers à repasser ne ressemblent plus vraiment à des plaques de fer, y'a toujours une poignée par contre, même si elles ont plus la même tête. Bref. Maxime était né ainsi, sans que l'on sache trop pourquoi. Mais il a fait avec. Il a fait avec, jusqu'au jour où l'on a frappé à sa porte. Il repassait justement ses vêtements ce jour-là, mais sans utiliser la partie de son corps semblable à un fer à repasser, non ! Il utilisait un fer à repasser électrique, capable de transporter plusieurs litres d'eau et de repasser mille chemises avant d'avoir besoin d'être rechargé. Fantastique. "Je l'ai acheté lors des dernières soldes.", dit Maxime. "Parce qu'il était moins cher que d'habitude." En décrivant son achat de la sorte, Maxime venait de définir le principe des soldes. C'est un serpent très cultivé. On avait frappé à sa porte, et il s'y dirigea à une vitesse phénoménale ! En effet, grâce au fer à repasser composant la partie inférieure de son corps, il pouvait glisser sur plusieurs centaines de mètres en peu de temps grâce à la force de friction qu'il provoquait sur le sol. Il ouvrit la porte, se pencha en avant, et vit une toute petite pantoufle. "Bonjour, je suis une Toute Petite Pantoufle.", dit la toute petite pantoufle. "Bonjour, je suis Maxime le Serpent Fer à Repasser.", dit Maxime le Serpent Fer à Repasser, au cas où on aurait pas encore compris. "Je fais partie de la Ribambelle de Pantoufles, et je me suis perdue sur le chemin.", dit la pantoufle. "Voudriez-vous m'aider à retrouver la Ribambelle ?". La réponse de Maxime ne se fit pas attendre. Il déclara : "Ouais.". Le serpent abandonna son repassage, non sans avoir eu le bon réflexe de débrancher son fer électrique. En effet, ne pas le faire aurait pu provoquer un accident domestique. Puis il ferma la porte de sa maison à clé, et partit à l'aventure avec la toute petite pantoufle, pour tenter de retrouver ... la Ribambelle de Pantoufles.
4.
Maxime le Serpent Fer à Repasser et la Toute Petite Pantoufle quittent peu à peu la rue où habite Maxime pour se diriger vers le centre-ville. Mais ils s'arrêtent brusquement devant une affiche collée contre un mur. Quel mur me demanderez-vous ? Et bien je ne sais pas, je n'étais pas là quand ça s'est passé. La Toute Petite Pantoufle en lit le contenu. "Le Cirque Francis Château débarque dans votre ville. Venez découvrir notre Pyramide de Chameaux unique en Europe. Parking du Prixmarché 14h, ticket adulte enfant vente sur place 40€ le spectacle de dix minutes, animaux non nourris, ne pas apporter de cacahuètes." "Une Pyramide de Chameaux. Chic, je veux voir ça." s'exclama Maxime avec entrain. Les voici désormais sur le parking du Prixmarché. Comme convenu, le cirque est également présent. Tant mieux. Mais avant d'aller plus loin, la Toute Petite Pantoufle remarque au loin un chameau debout sur deux autres chameaux. Elle les questionne dès lors. "Bonjour, je suis une Toute Petite Pantoufle. Est-ce que vous faites partie de la Pyramide de Chameaux ?" L'un des deux chameaux au sol avance une réponse. "Oui, on..." "Alors c'est que..." Catastrophe s'était manifestée, le quiproquo était survenu. Le chameau debout sur les deux autres a voulu avancer une réponse également au cours du même laps de temps, et deux chameaux se sont ainsi retrouvés à parler en même temps. "Non, vas-..." "Pardon, je vais..." "T'es sûr que..." "Ouais bon." Tous deux gênés d'avoir coupé la parole de l'autre, ils tentèrent maladroitement de s'échanger la politesse en se laissant mutuellement la parole. "Parce que bon..." "Non mais si..." "Je jure que..." "Ah mais attends il..." "Bon ZUT." Le troisième chameau les avait coupé, et c'était tant mieux, parce que sinon on allait y passer la nuit. Il reprit le flambeau de la discussion, tout en ruminant. "Oui, nous sommes la fameuse Pyramide de Chameaux. Mais il se trouve qu'aucun d'entre nous n'a choisi d'être là. Nous avons été capturés voilà quelques années contre notre gré, et nous sommes contraints de faire ce numéro ridicule pour être nourris." "D'accord." reprit Maxime. "Par contre, je comprends pas un truc, ils sont où les autres chameaux de la pyramide ?" "Ah, mais on est tous là. Nous sommes les trois chameaux de la pyramide en pleine représentation !" répondit le chameau. "Ah." s'étonna Maxime. "Oui, initialement, nous étions quatre, mais notre collègue est décédé de famine la semaine dernière." expliqua le chameau. "Ah." s'étonna Maxime. "Pardonnez-moi de vous interrompre." interrompit la Toute Petite Pantoufle. "Mais est-ce que vous auriez vu une Ribambelle de Pantoufles dans le coin ?". "Non." répondirent les trois chameaux en choeur, et sans se couper. "Bon, merci quand même.", conclua la pantoufle, avant de reprendre la route avec Maxime le Serpent Fer à Repasser.
5.
Hertzenfoulchenheim est une bien belle ville, surtout en cette saison. Les rues sont couvertes de verglas, les commerçants font des offres spéciales sur leurs produits. En pharmacie, on peut par exemple acheter trois tubes de crème solaire pour le prix de quatre. Mais ce n'est pas la parapharmacie qui intéresse Maxime et la Toute Petite Pantoufle, du moins pas encore. Pour traverser le centre-ville d'Hertzenfoulchenheim et son verglas, Maxime dispose d'ores et déjà de l'équipement approprié. En effet, son fer une fois chauffé lui permet de détruire le verglas autour de lui. Mais la Toute Petite Pantoufle risque de mal glisser sur ce verglas, et de se briser la colonne vertébrale. L'occasion de découvrir que les pantoufles ont une colonne vertébrale. Admettons. Le pas de la porte du marchand de skis est franchi. La pantoufle vient y acheter un ski, qui lui permettra d'adhérer plus facilement au sol. Le marchand l'accueille. "Eh salut à tous les amis je suis le TOU-TOU-TOU-TOU-TOU MARCHAND DE SKIS WUB-WUB-WUB-WUB." "Euh bonjour." rétorqua la pantoufle, peu convaincue par l'accueil. "AUJOURD'HUI aujourd'hui AUJOURD'hui promotion-sur-la-marque-TOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOT-Michelski. MICHELSKI, parce qu'on a toujours besoin d'un Michel avec ses skis. tidoudidou" festoya le marchand. "Vous pourriez arrêter s'il vous plaît ? Vous me faites peur." s'apeura la pantoufle. "Excusez-moi, j'étais encore DJ voilà six mois. C'était mon métier de ... METTRE L'AMBIANCE DANS LA SAAAAAAAAAAAAAAAAAAALLE." La pantoufle quitte la boutique. "Non non revenez, attendez ! J'arrête c'est promis." "Et bien tant mieux. Je disais donc, je voudrais acheter un ski s'il vous plaît." "Un ?" "Et bien tant mieux. Je disais donc, je voudrais acheter un ski s'il vous plaît." "Non, je n'ai pas dit Hein l'onomatopée, j'ai dit Un le CHIFFRE ET QUAND JE DIS UN VOUS DITES." "Pardon, je veux un seul ski en effet." "Mais comment on va faire le parallélisme alors ?" "Hein ?" "Mais c'est vous qui voulez un seul ski." "Non, moi j'ai dit Hein l'onomatopée, pas le chiffre." "Ah euh, je disais le parallélisme. Il faut deux skis pour parmétrer le parallélisme, et le parallélisme, c'est le plus important pour une nouvelle paire de skis !" "Mais je veux pas une paire, je veux un seul ski, je vous dis ! Je suis une pantoufle, je n'ai pas la place pour chausser deux skis." "Je ne peux pas vous vendre un seul ski, vous devez en prendre deux. C'est obligatoire, car je dois faire le parallélisme." La pantoufle finit par sortir du magasin du marchand de skis, et fait son rapport à Maxime. "Bon, je dois obligatoirement prendre deux skis. Donc la seule solution que je vois dans l'immédiat, c'est de trouver une deuxième pantoufle pour chausser ce ski, sans quoi je ne pourrai pas traverser le centre-ville plein de verglas." Le Serpent Fer à Repasser encaissa ce rapport, prit le temps d'élaborer sa réponse à la pantoufle de manière à être le plus exhaustif possible sur la stratégie à adopter pour la suite de l'histoire, et donna finalement cette réponse après quelques secondes de réflexion. Il dit : "Ah."
6.
Maxime le Serpent Fer à Repasser avait laissé la Toute Petite Pantoufle accrochée à un lampadaire en périphérie du village, en lui promettant de revenir rapidement avec une autre pantoufle pour l'aider à chausser un ski. Quatre chapitres et on s'en sort déjà plus. Ça promet pour la suite. Pour trouver une autre pantoufle, le serpent se dit qu'il serait de bon ton de se rendre dans la décharge à ciel ouvert de Hertzenfoulchenheim. En effet, tout le monde y jette ses déchets, doit bien y avoir une pantoufle qui traîne. Escaladant des monticules de poubelles, se faufilant au travers des grottes de compost, Maxime consulte chaque mètre carré de détritus qui lui passe sous le nez, mais sans trouver une seule pantoufle. Soudain ... quelque chose bouge au loin ... Maxime affute son regard ... et voit une pile de tables basses se mouvoir ... Pile semblant presque liquide. De loin, on croirait voir le nombre de tables basses grossir, comme si d'autres tables basses s'ajoutaient en continu sous la pile déjà existante. C'est tellement difficile à décrire. "Nooooon, ne faites pas çaaaaa. Noooooon !!!!" Ce hurlement venait de glacer le sang de Maxime. Il s'approcha de la pile pour découvrir ce qu'il s'y tramait. Il distinguait désormais une demi-douzaine de gugusses en blouses blanches, en train de s'affoler, et étant peu à peu submergés par les tables basses. "Pourquoi a-t-il voulu poursuivre les recheeeeerches ???" Ces hurlements viennent de ces gugusses, et Maxime ne sait toujours pas ce qu'il se passe. Puis il passe devant un panneau et le lit à voix haute, afin que l'on puisse suivre le récit. "Site de Terraformation des Tables Basses. Équipe Biologie N°8, ne pas entrer sans équipement approprié. Cacahuètes interdites." À la lecture de ce panneau, Maxime venait de déduire qu'il assistait à une expérience scientifique qui venait de mal tourner, et que les tables basses allaient prochainement submerger la décharge entière, voire même ... Hertzenfoulchenheim tout entier ! Voire même ... LE VILLAGE VOISIN ! Mais pas plus, parce que là ça fera vraiment beaucoup de tables basses. Vu que le village voisin est la capitale économique du département, Maxime ne peut pas laisser cette terraformation la submerger sans rien faire. Il compose donc le 17 pour appeler la police. "Tuuuuut." Ça sonne une fois. "Tuuuuut." Ça sonne deux fois. "Tuuuuut." Ça sonne trois fois. "Tuuuuut." Ça sonne quatre fois. "Tuuuuut." Normalement, au bout de cinq tonalités, les gens raccrochent. "Tuuuuut." Mais Maxime est un serpent très patient. "Tuuuuut." Une fois il a attendu pendant 37 tonalités. "Tuuuuut." Puis son téléphone avait plus de batterie. "Tuuu-CLAC-Gendarmerie Nationale bonjour." "Oui bonjour, je suis Maxime le Serpent Fer à Repasser, c'est pour signaler un problème à la décharge de Hertzenfoulchenheim." "D'accord, vous connaissez le nombre de personnes à maîtriser ?" "Euh non, c'est des tables le problème, pas des personnes." "Ah mais s'il y a personne à maîtriser, on se déplace pas. Bonne soirée-CLAC-Tuuut-Tuuut-Tuuut." "Bon tant pis." Maxime laissa les tables basses submerger la décharge puis repartit chercher une pantoufle ailleurs.
7.
Une semaine s'était écoulée depuis la catastrophe de la décharge. Comme prévu, les tables basses ont submergé Hertzenfoulchenheim et remplacé toute végétation environnante. La Toute Petite Pantoufle a ainsi pu traverser le centre-ville sans craindre le verglas. Et le marchand de skis est par ailleurs décédé. Le village voisin n'a quant à lui été submergé qu'au quart. Du coup en fait ça va. Le parc naturel de ce village n'a été submergé par les tables que très peu, mais assez quand même pour créer un nouveau biome climatique. C'est près de ce biome que se retrouvent la Pantoufle et Maxime pour faire le point sur la situation. La Pantoufle entame la conversation. "Bon, je ne parviens définitivement pas à trouver mes consoeurs. La Ribambelle de Pantoufles est introuvable. Et avec ce brutal changement environnemental, j'espère juste qu'elles n'ont pas été submergées également." "Moi j'ai acheté un chapeau." Maxime décapsule la poignée de son fer à repasser, ce qui révèle une cavité, de laquelle il sort un chapeau ridicule et le met sur sa tête. Il semblerait donc que le fer à repasser cache une besace dans laquelle le serpent range parfois des trucs. La Pantoufle quant à elle continue de parler. "On se retrouvait souvent au centre-ville d'Hertzenfoulchenheim. Maintenant qu'il a été terraformé, je ne sais plus où chercher mes amies." "C'est un chapeau qui m'a pas coûté cher." "Et maintenant, je repense à cette pauvre Pyramide de Chameaux, mes problèmes sont bien moindres face aux leurs. Ne serais-je pas égoïste ?" "Le vendeur m'a dit que j'étais le premier à acheter ce modèle alors que ça faisait 8 ans qu'ils en avaient un stock." "On devrait plutôt les aider à s'échapper de ce cirque. De toutes façons, je suis sûre qu'elles s'en sont sorties, les pantoufles. Je m'inquiète pour rien." "En plus il rentre pile poil dans ma besace, je sens que je vais régulièrement le transporter." "J'ai pas envie d'embêter les gens avec ces histoires, en plus, avec ces tables basses, il faut désormais faire face à un bouleversement écologique qui requiert l'attention de chacun." "Je peux pas mettre beaucoup de trucs dans ma besace, ce chapeau, c'est le premier truc que j'arrive à mettre." "C'est ... tellement difficile en ... en ce moment. Je sais p-p-plus où donner de la tête." "Du coup, je laisse régulièrement ma besace ouverte, ça fait de l'air frais, et vu qu'il y a rien dedans, c'est pas bien grave." "Désolée, ... faut que je parte. À demain." "Maintenant que je peux y ranger le chapeau, je suppose que je pourrai la laisser ouverte moins régulièrement." Mais la Pantoufle avait quitté le village voisin. Du coup, Maxime parlait désormais tout seul dans le parc. "Ah non ! Moi j'écoute ce qu'il dit !" Mais ... vous êtes qui ?
8.
Quelqu'un vient de parler en hauteur. Maxime lève la tête, ce qui a pour effet de faire tomber son chapeau. "Ouh là, mais faut pas redresser votre cou si vite. Je sais que je suis pas placé de manière optimale pour vous parler, mais faut pas vous faire un torticolis non plus." Plusieurs dizaines de mètres au-dessus de Maxime était tendu un fil très fin. Les mots qu'il venait d'entendre provenaient d'un drôle de monsieur qui marchait sur ce fil, les bras tendus, comme s'il imitait l'avion. "Mais qu'est-ce que vous faites là-haut, descendez espèce de maboul." "Certainement pas, je suis funambulle, je travaille au cirque Francis Château, c'est en périphérie d'Hertzenfoulchenheim, passez nous voir !" "Ah oui, comme les chameaux de la dernière fois. Ils vous nourissent, vous ?" "Non, et d'ailleurs, je n'ai pas mangé depuis près de cinq mois. D'ici quelques jours, j'aurai perdu près de soixante-quatorze kilos, et pourtant, je connais un programme qui me proposerait sept petits déjeuners GRATUITS, sept déjeuners GRATUITS, sept desserts GRATUITS et sept dîners GRATUITS. Je dois juste les appeler le Mardi. Mais j'ai perdu mon téléphone." "Mais d'ailleurs, vous êtes pas sensé avoir une espèce de bâton pour garder l'équilibre ? Ça a l'air dangereux de faire sans." "Si, la fameuse Baguette du Funambulle ! Bah je l'ai perdue elle aussi. À la boulangerie en plus, ce qui est cocasse, vu qu'ils vendent des baguettes eux aussi ! HaHaHaHaHaHaHa" "Bah pourquoi vous l'avez pas recherchée si vous savez où elle est ?" "Parce que la boulangerie a été remplacée par des tables basses. Je sais pas si vous avez remarqué, c'est un peu le bazar en ce moment." "Et si on allait la chercher, là maintenant, votre baguette ?" "Sous les tables basses ? Vous voulez faire comment ?" "Bah en se faufilant." Le funambule prit un air circonspect, puis valida cette idée. Plusieurs heures étaient passées, mais Maxime et le Funambule étaient désormais au-dessus de la boulangerie d'Hertzenfoulchenheim, ensevelie sous plusieurs milliards de tables basses. "Bon, elle est où votre baguette ?" "Je sais pas, je suis à plusieurs dizaines de mètres au-dessus de vous, et j'ai fait un test de vue le mois dernier, et mon opticien m'a conseillé de porter trois paires de lunettes en même temps. Alors je suppose que vous êtes mieux placé que moi pour la retrouver." "Rooooooh." C'est après ce très beau rooooooh (j'arrive pas à le faire) que Maxime se faufila sous les tables basses et amorça sa descente vers la boulangerie. Cette descente fut quelque peu macabre. Plusieurs personnes décédées avaient vu des tables se terraformer dans leurs corps. Cela avait résolu les problèmes de sciatique de l'une d'entre elles. Le fer de Maxime n'était pas à ses aises. Ne pouvant passer par les endroits les plus exigüs, la descente ne se fit pas en ligne droite, et le serpent mit beaucoup de temps à arriver en bas. Mais ça y est ! Il voyait enfin l'enseigne de la boulangerie, et s'apprêta à y entrer. Mais c'est à ce moment qu'il se posa une question essentielle. "Oh zut, je cherchais quoi, déjà ? J'ai oublié."
9.
Après avoir oublié ce qu'il devait chercher, Maxime décida de remonter à la surface. Comme pour la descente, il mit plusieurs heures à se frayer un chemin au sein des tables basses. Et encore, il en mit même plus que pour descendre vu que la gravité aide pas. Une fois remonté, il revoit le funambule à plusieurs dizaines de mètres au-dessus de lui, qui n'a pas quitté son poste depuis tout à l'heure. "La Baguette du Funambule ! Voilà ce que j'ai oublié !" "Qu'est-ce que vous dites ? Parlez plus fort, je vous rappelle que je suis à plusieurs dizaines de mètres au-dessus de vous !" "Non, faites pas attention, je redescends !" "Comment ça ? Vous vous vous absentez quatre jours et vous repartez déjà ?" Cela faisait visiblement un peu plus que plusieurs heures que Maxime avait commencé son plongeon. J'ai mal jaugé la durée, mon mauvais. Maxime redescend donc dans les tables basses à nouveau. Cette fois, il essaie de prendre un autre chemin pour mettre moins de temps pour descendre. Mais qui dit chemin alternatif dit découvertes alternatives. Ainsi, sur l'une des tables, il aperçoit ... une boîte. Il ouvre cette boîte, et dedans, il y a approximativment deux litres de pistou. "Ah ça tombe bien ça, surtout si j'ai pas mangé depuis plusieurs jours. Faut juste que je vérifie la date de péremption." Il retourne la boîte pour lire la date au dos ... mais vu qu'il a oublié de la refermer avant, tout le pistou lui tombe dessus, il se noie dedans, et ça a pour effet de l'assommer. Pendant son sommeil forcé, Maxime est victime d'une hallucination, il entend sa propre voix résonner dans sa tête. "La pantoufle, elle est partie la pantoufle. Je ne l'ai pas aidée. J'ai préféré mon chapeau. Mon chapeau est parti, ma besace est vide. Elle est partie la pantoufle. Où est la Ribambelle de Pantoufles. Pas avec la Pyramide de Chameaux. Les chameaux sont exploités. Le cirque les exploite. Le cirque avec le funambule qui a perdu sa baguette. Elle est partie la baguette, je l'ai oubliée dans la boulangerie d'Hertzenfoulchenheim. Hertzenfoulchenheim n'existe plus. Terraformation de tables basses, qui ont terraformé les baguettes, qui ont terraformé les pantoufles, qui vont terraformer le cirque, et les chameaux, et le pistou. Ce pistou, cette boîte de pistou, elle n'est pas terraformée, elle résiste aux tables basses. Il me faut du pistou, beaucoup de pistou, des boîtes de pistou à n'en plus finir, pour stopper la terraformation, sauver les chameaux, la baguette, Hertzenfoulchenheim, les pantoufles, le pistou, beaucoup de pistou, BEAUCOUP DE PISTOU" Maxime se réveille soudainement. Il reprend peu à peu ses esprits, puis resaisit la Boîte à Pistou (ouh ouh). Il en lit la date, 8 Juin 1999. "Ah bah tu m'étonnes que je fais des hallucinations, j'ai mangé un truc périmé depuis dix-huit ans." Maxime amorce sa remontée vers la surface. Deux jours passent. Maxime est à nouveau à la surface. Le funambule est toujours là. "Alors vous avez ma baguette ? Pas trop cuite, j'espère, HAHAHAHAHAHAHA." "Oh ... j'ai encore oublié." "Bon écoutez, j'ai pas envie de rester plus longtemps, tant pis, je vais acheter une autre baguette." "Non attendez ! Désolé, je reviens ... je redescends. Bougez pas." Et Maxime replonge à nouveau dans les tables basses.
10.
D'autres jours venaient encore de passer, et Maxime avait fait l'aller-retour dans les tables basses une bonne demi-douzaine de fois, toujours en ramenant une nouvelle péripétie avec lui, mais qui ne faisait pas avancer l'histoire. Jusqu'au jour où en terminant une descente, il se rendit compte qu'il n'était pas arrivé à la boulangerie comme d'habitude, mais à l'autre bout du village, au-dessus d'une plaque d'égoûts. Dépité d'avoir raté sa descente, Maxime se résigna. "Bon bah foutu pour foutu, je vais aller voir ce qu'il y a dedans." Il souleva la plaque et entra dans les canalisations de Hertzenfoulchenheim. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant que sous cette plaque, il y avait ... des égoûts. "Ooooooooh." s'épata Maxime. "Je m'y attendais pas." Ces égoûts avaient néanmoins une spécificité pas piquée des hannetons. En effet, en-dehors du fait que les tables basses en avaient recouvert les parois, il se trouve que le village a fait installer ces égoûts en biais. C'est à dire que les couloirs forment un angle de 45° par rapport au sol. Le maire de l'époque avait justifié ça en déclarant que l'eau coulerait plus vite ainsi, ce dont personne n'avait vu l'utilité à l'époque, et aujourd'hui non plus. Et bien ce maire ne se serait certainement pas attendu au fait qu'aujourd'hui, l'eau coulerait dans le sens inverse de la logique hydraulique ... elle remontait la pente. L'eau était comme aspirée vers le haut. Cela mit la puce à l'oreille de Maxime, qui avait étudié la mécanique des fluides dans sa jeunesse. Il avait même obtenu un certificat ! "Oui, un certificat qui atteste du fait que j'ai suivi quinze minutes de cours avant de démissionner." Ayant toujours souhaité reprendre ses études, Maxime décida de remonter la pente pour voir si quelque chose aspirait effectivement l'eau. Il arrivit ainsi à la centrale hydraulique de Hertzenfoulchenheim, elle aussi terraformée par les tables basses, mais également inondée. L'eau ne semblait néanmoins pas y être aspirée, au contraire, il y avait même des formations de petits lacs sympa pour se baigner. Le serpent trouvit l'un de ces lacs très jolis, et décida de replonger dans les égoûts après avoir terminé les trois semaines de vacances qu'il venait de passer au bord de ce lac, non sans avoir pêché trois vivaneaux. Ce sont des raretés. Le courant aquatique continuait de s'écouler dans le sens inverse de la logique hydraulique dans les égoûts, et Maxime décida donc d'aller voir ce qu'il se passait à l'autre bout de la chaîne. Et il y trouvit ... une Toute Petite Pantoufle, mais pas la même que d'habitude. "Ah, enfin quelqu'un !" cria cette pantoufle. "Au secours, je ne tiens plus, je vais me noyer, venez m'aider !" Cette pantoufle était en fait submergée par l'eau qui venait du sommet des égoûts, et donc repoussait cette eau, et elle repoussait cette eau tellement vite que cela inversait le sens du courant. Qu'elle est forte cette pantoufle ! "Bah faites juste un pas sur le côté pour vous hisser sur la table qui est au sec à côté de vous, non ?" analysa Maxime. "Mais vous avez raison !" La Pantoufle fit un pas sur le côté et se sauva ainsi de la noyade. N'ayant plus de force pour la repousser, l'eau des égoûts redescendit comme à l'accoutumée, en respectant le principe de la logique hydraulique.
11.
Remontons dans l'espace-temps un instant, ... autrement dit, on va faire un flashback. Nous sommes dans la maison de la Toute Petite Pantoufle que Maxime a sauvé tout à l'heure, mais dans le passé, du coup elle a pas encore été sauvée à cette époque, j'espère que vous suivez. Cette maison est mitoyenne de la décharge de Hertzenfoulchenheim, et nous sommes quelques minutes avant que la Terraformation des Tables Basses ne se produise. La Toute Petite Pantoufle a placé une cassette vidéo dans le magnétoscope relié à sa télévision à tube cathodique. Nous sommes bien à l'époque contemporaine, c'est juste sa maison qui est un peu rétro. La pantoufle se pose sur son canapé, en compagnie d'un tournevis et d'un climatiseur. Le titre de la cassette vidéo s'affiche à l'écran : "Vérifiez l'Étanchéité de votre Climatiseur avec Henry Bidoune.". Le titre s'efface sur un fondu étoilé, et laisse sa place à Henry Bidoune, en compagnie d'un climatiseur et d'un tournevis. Il prend la parole. "Bonjour, je suis Henry Bidoune, le célèbre comédien de spectacle, et aujourd'hui, je vais vous apprendre à vérifier l'étanchéité de votre climatiseur ! Il est important de garder un oeil sur l'étanchéité de votre climatiseur. N'hésitez pas à reproduire les étapes que je vais vous montrer, au moins une fois tous les trois jours pour garantir à votre climatiseur une durée de vie optimale ! Étape numéro une : appuyez sur le bouton intitulé 'Off' situé sous votre climatiseur afin de procéder à son extinction, car il est difficile d'en vérifier l'étanchéité quand il est en marche. Étape numéro deux : coupez l'électricité de la pièce dans laquelle est située votre climatiseur, cela vous évitera les risques d'une électrocution qui pourrait vous être fatale pendant la manipulation. Étape numéro trois : dévissez la vis située sur la partie inférieure de votre climatiseur. Étape numéro quatre : tout en gardant une main située sous votre climatiseur, afin de le maintenir au mur en cas de chute, dévissez la vis située sur la partie supérieure de votre climatiseur. Étape numéro cinq : votre climatiseur étant à présent séparé du mur où vous l'avez fixé, vous pouvez en retirer le capot de protection sans problème. Étape numéro six : repérez le petit boîtier de couleur verte situé près du bouton intitulé 'Off', et dévissez-en le bouchon qui y est situé en amont. Étape numéro sept : si aucun liquide ne se situe dans le boîtier de couleur verte que vous venez d'ouvrir, alors l'étanchéité de votre climatiseur est optimale ! Autrement, n'hésitez pas à contacter votre concessionnaire afin qu'il puisse procéder à une analyse plus détaillée de votre climatiseur." La Toute Petite Pantoufle suivait attentivement Monsieur Bidoune, et reproduisait les étapes du tutoriel sans problème, du moins, jusqu'à l'étape numéro six, où en dévissant le bouchon, une quantité impressionnante d'eau s'échappa du petit boîtier de couleur verte. À première vue, il ne pouvait contenir qu'un demi-litre d'eau au mieux, mais ce sont des centaines de litres d'eau qui s'en échappèrent en un temps record, assez pour propulser la pantoufle hors de sa maison, et la faire tomber dans une plaque d'égoût ouverte devant sa fenêtre. Le courant aquatique l'emporta loin de chez elle, mais elle parvint après une fougueuse lutte à commencer à repousser l'eau qui l'attaquait. Et c'est après plusieurs jours de lutte que Maxime la trouva. Le climatiseur de son côté avait cessé d'ajouter de l'eau à la situation quelques minutes après l'accident, donc bien avant le sauvetage de Maxime. La maison de la pantoufle était inondée, mais l'eau s'en était échappée rapidement, et avait rejoint la décharge ... et atteint une drôle de machine dans laquelle était enfermée ... une table basse.
12.
La Toute Petite Pantoufle avait raconté toute son histoire à Maxime sur le chemin du retour, après que celui-ci lui ait résumé l'actualité, et par chance du pile poil, le récit était terminé alors que les deux compères franchissaient la porte de la maison de la pantoufle. Maxime réagit avec stupéfaction à la fin du récit. "Mais alors vous dites que vous avez poussé des trombes d'eau en continu pendant plusieurs semaines ? Vous savez qu'on a fait des films sur des gens comme vous, qui sauvent des villes et tout ?" "Ah bah vous savez, je savais même pas que je pouvais faire ça à la base. J'ai déjà remarqué que j'étais capable de couper du fromage très très vite, mais pas plus." "Mais tu as tout de même un certain talent dans la maniiipulation du cliiimatiiiseur." Cette troisième réplique ne provenait ni de la pantoufle ni du serpent. Au milieu de la pièce où se dressait la pantoufle et son climatiseur voilà quelques semaines, se dressait désormais le troisième acteur de cet événement ... le tournevis ! "Mais c'est mon tournevis ! Depuis quand arrives-tu à tenir debout tout seul et à parler ?" "Et biiien je crois que l'eau de ce cliiimatiiiseur n'était plus tout à fait normale." 'Attendez attendez attendez." interrompa Maxime. "Vous pourriez arrêter de prolonger les i comme ça ? C'est absolument horrible à écouter." "Et biiien je suiiis désolé, on ne choisiiit pas sa voix." "Je vais quitter la pièce avant de faire un meurtre." Désormais en tête-à-tête avec la Toute Petite Pantoufle, et celle-ci ayant raconté son histoire, c'est au tour du tournevis d'expliquer les circonstances de sa naissance. "Après le dérèglement du cliiimatiiiseur, j'ai vu que tu avais été propulsée par la fenêtre. De mon côté, j'ai nagé péniiiblement dans l'eau quiii s'en échappait, mais j'ai aussiii fiiiniii par être défenestré. La propulsiiion de l'eau m'a fait percuter une sorte de réacteur, et j'ai alors poussé un hurlement. C'est à ce moment que j'ai découvert que je pouvais désormais parler. Mais je n'ai pas eu le temps de m'esclaffer devant ce nouveau don, je devais m'échapper de ces trombes d'eau. Par chance, l'espèce de réacteur possédait des viiis quiii en protégeaient l'entrée. Donc j'ai juste eu à les déviiisser pour me protéger à l'intériiieur. Seulement, un peu d'eau est également entrée quand je suis entré dans le réacteur, et s'est infiiiltrée dans les ciiircuiiits. La machiiine s'emballait, j'ai dû la quiiitter assez viiite. Mais avant de partiiir, j'ai noté que quelque chose de louche était à l'intériiieur ... une table basse. Puiiis après j'ai erré dans la maison jusqu'à ce que tu reviiiennes." La pantoufle reprit la discussion. "Une table basse dans une machine ? Il me semble avoir vu ça avant de tomber dans les égoûts moi aussi. Et c'est donc juste après ça qu'a eu lieu la catastrophe des tables basses ?" "Ouiii, ça a commencé juste après que le réacteur se soit emballé, après que l'eau s'yyy soit infiiiltrée. Eau quiii s'est infiiltrée parce que j'ai ouvert le réacteur. Je crois que j'ai fait une grosse boulette."
13.
Le soir venu, Maxime le Serpent Fer à Repasser eut l'idée d'organiser un gros gueuleton dans le village voisin, afin de rassembler tous les protagonistes de l'histoire et de se mettre d'accord sur un plan d'action commun pour la suite. Toutes et tous étaient venus, le tournevis, la Toute Petite Pantoufle repêchée dans les égoûts, le Funambulle et la Pyramide de Chameaux. Seule manquait à l'appel la Toute Petite Pantoufle du début de l'histoire, qui était introuvable. Maxime était venu avec une grande marmite pleine d'une espèce de soupe, il servit tout le monde dans des bolinettes, et tout le monde se mit assis sur une table basse. Parce qu'en fin de compte, c'est quand même pratique tous ces meubles. "IIIl est très bien votre plat, qu'est-ce que vous avez miiis dedans ?" "J'ai rien compris avec vos i en trop, je vous avais prévenu la dernière fois, c'est affreux." "Écoutez, bien que je sois à plusieurs dizaines de mètres de haut et que je n'aie toujours pas retrouvé ma baguette, je peux entendre d'ici que vous êtes tout de même en train d'accuser notre ami commun de ses tics de langage, et je peux vous dire que ce n'est pas un comportement très correct à adopter au sein d'une société moderne." "Et bien moi et mes comparses sommes heureux d'avoir enfin à manger après toutes ces semaines d'exploitation au cirque. Mais je serais curieux d'avoir la recette également." "Bon bah je vous la donne, c'est un ragoût familial à base de substances grasses, donc on a du gruyère fondu, du beurre, de la gélatine, du pâté, de la moelle, du lard cru, et le tout est plongé dans plusieurs huiles de cuisson pour donner du goût." "Ah, je me disais aussi que ce n'était pas moi qui manquais d'équilibre sur mon fil, ce sont mes organes qui sont en train de dysfonctionner. Est-ce que quelqu'un peut chercher mon filet de sécurité au cirque ? Je pense que je vais chuter incessemmment sous peu." "Et vous diiites que c'est ma maniiière de parler quiii est affreuse, mais je crois que je n'ai jamais riiien mangé d'aussiii gras de ma viiiiii..." Les artères du tournevis étant encore à l'état primitif, elles n'ont pas supporté le plat de Maxime, et le tournevis est décédé. "Bon s'il vous plaît ! S'il vous plaît !" cria la pantoufle afin d'être entendue. "Aujourd'hui, j'ai appris que mon tournevis avait pris vie et qu'il avait bousillé une expérience scientifique ayant mené à la submersion de mon village natal sous des tables basses, que suite à ça, toutes mes amies pantoufles étaient portées disparues à l'exception d'une qui a disparu seulement ensuite, que mon tournevis possédait des artères et que les boucher avec du gras le tuait, que les chameaux du cirque voisin ne sont pas nourris, ..." "Et pas seulement les chameaux ! Moi aussi ! C'est peut-être pour ça d'ailleurs que j'ai un problème avec le ragoût maintenant, j'ai plus l'habitude de manger. D'ailleurs pourquoi personne ne part chercher mon filet de sécurité ?" "Les représentants de la Pyramide de Chameaux dont je fais partie digérent en ce moment. Nous n'avons plus assez de place dans nos bosses pour stocker toutes ces réserves." "EST-CE QU'ON PEUT PARLER D'AUTRE CHOSE QUE DE CE PLAT DE MERDE ?" Le soudain hurlement de la pantoufle avait glacé le sang de tous les participants. "Et pour tout dire, ça m'arrange d'avoir le sang glacé, ça m'évite de m'évanouir et de chuter de mon fil, je suis tout de même à plusieurs dizaines de mètres au-de" "AAAAHHHH !!!" La pantoufle avait perdu patience, elle quitta le repas précipitemment, et le village voisin.
14.
"Dans un premier temps, je tiens à vous remercier toutes les deux d'avoir accepté notre offre, nous sommes en perpétuelle recherche de nouvelles recrues, et vos histoires rejoignent aisément les théories pour lesquelles nous nous battons depuis des siècles maintenant. Vous avez pu vous retrouver aujourd'hui, mais uniquement par le pur fruit du hasard. Vous, vous êtes venue nous voir après qu'on ait préféré un chapeau ridicule à l'écoute de votre tracas. Vous, c'est l'un de nos employés qui vous a repéré alors qu'un débat sur un ragoût dégueulasse avait pris le pas sur votre tracas. Nous, nous recevons des dizaines d'organismes vivants chaque jour, et du fait que vous vous soyez croisées malgré vos deux parcours différents et le fait que vous soyez arrivées avec plusieurs jours d'écart tient du prodige. J'ai écouté vos histoires, j'ai entendu vos tracas, et pour tout vous dire, je n'en ai absolument rien à foutre. Mais rien. Vous n'avez aucune chance de retrouver vos amies, et je ne vous aiderai pas dans cette tâche, car elle est perdue d'avance, car elles sont probablement décédées des suites de cette invasion de tables basses. Mais votre tracas est légitime. Vous vous inquiétez, vous ne dormez plus la nuit du fait de penser au sort qui a pu être réservé à vos amies. Et quoi que je vous dise, vous resterez bornées et croirez que votre Ribambelle pourrait se reconstituer un jour. Après tout, vous vous êtes finalement retrouvées, alors pourquoi faudrait-il cesser de croire que vos camarades pourraient être retrouvées ? Je ne peux vous en vouloir pour cela, tout le monde est naïf, tout le monde est instinctivement optimiste, tout le monde croît en l'espoir. Et c'est nul. Mais plutôt que de vous blâmer, je vous propose d'apprendre à faire de ce tracas qui vous obsède ... un moment agréable à passer. Pour la plupart d'entre nous, nous sommes nés. Certes, il existe des mères qui se forment autour de leur enfant et qui découchent, mais ce n'est pas le propos, et vous verrez que nos théories restent applicables. Dès notre naissance, nous n'avons pas conscience de notre environnement, et notre tracas est bien moindre, car souvent nous hurlons, mais sans savoir pourquoi. Néanmoins, dès notre naissance, nous sommes source de tracas, pour nos proches pour ceux qui en ont. Nous provoquons le tracas chez les autres tout au long de notre vie, et faisons naître du tracas en nous à cause du comportement des autres. Et nous devons vivre avec. Alors plutôt que de nier ce tracas, ou d'être frustré que personne ne nous écoute, apprenons à faire de ce tracas quelque chose d'agréable. Faisons grandir en nous une forme de joie, soyons heureux de ressentir ce sentiment si naturel que le tracas ! Youpi ! Mes amies sont mortes ! Youpi ! Une catastrophe écologique a détruit la ville ! Youpi ! Je vais perdre des organes voire la vie à cause de ce repas ! Youpi ! Je paie pour voir un spectacle de chameaux et de funambulles exploités ! Prononcez ces phrases à voix haute, et voyez à quel point le tracas en devient plus supportable ! Essayez ! Essayez ! Merci d'être venues, n'oubliez pas de prendre le DVD gratuit de notre formation dans le petit présentoir à l'entrée, et à demain !"
15.
Quatre mois furent nécessaires pour que tout le monde termine de digérer le Gras Ragoût. C'est au terme de ces quatre mois que le Funambulle et la Pyramide de Chameaux invitèrent Maxime le Serpent Fer à Repasser à assister à une représentation du Cirque Francis Château. Ce cirque autrefois fort réputé avait vu sa fréquentation chuter lors de ces derniers mois, le Funamblle et les Chameaux étaient incapables de présenter leur numéro habituel à cause de leur digestion. Il ne restait dès lors que Francis Château lui-même pour assurer le rôle de Monsieur Loyal, ainsi que les Saltimbanques qui font des acrobaties en se lançant des briques, ce qui n'est tout de même pas très impressionnant. En entrant sous le chapiteau, Maxime découvrit qu'il était le premier membre du public à être arrivé pour assister à la représentation du jour ... et il était également le dernier. Il disposait des six cents places des tribunes pour lui tout seul. Il s'en réjouit : "Chic, je vais pouvoir étendre mes jambes !" Il s'agissait là d'un trait d'humour, car Maxime ne possède pas de jambes. C'est très rigolo. La représentation battait son plein, Francis Château présentait chaque numéro avec ardeur, mais aussi un peu bizarrement, mais personne n'y faisait attention. Le Funambulle ouvrit le bal, et marcha sur un fil à plusieurs dizaines de mètres de haut, et ce sur une distance de plusieurs centimètres ! La Pyramide de Chameaux suivit rapidement, en montrant de manière époustouflante un chameau en équilibre sur deux autres, qui ont ... marché pendant deux minutes ! Voilà trois minutes que le spectacle avançait et il touchait déjà à sa fin. C'est à ce moment qu'entrèrent les deux saltimbanques qui se lançaient des briques. S'avançant sur la scène tout en faisant des saltos avant, chacun avait en main une brique. Les saltos terminés, ils s'échangèrent les briques trois fois en se faisant des passes en cloche. Il s'agissait là du point culminant du spectacle, et il était maîtrisé à la perfection. Le numéro terminé, Maxime essaya d'applaudir, puis Francis Château entra une dernière fois sur scène pour saluer les artistes et le public : "Merci ! Merci à toutes et à tous ! Du moins ... je dirais plutôt merci à vous tout seul en fait !" Maxime était épaté et ne put retenir un cri. "Oh, il parle de moi !" "Oui, de vous, bien vu cher ami ! Du moins, devrais-je vraiment vous qualifier d'ami ? À en croire ces deux personnes qui sont venues me voir voilà quelques semaines ... vous jouez un rôle prépondérant dans leurs ... tracas." "Hein ?" "Je devrais plutôt vous remercier, car c'est grâce à vous que ces deux personnes sont devenues d'ardentes recrues du mouvement que je dirige sur mon temps libre le week-end. Jamais je n'avais vu deux organismes renoncer à leurs espoirs aussi vite. Ces deux personnes ont compris qu'elles ne retrouveraient jamais leurs amies, et que vous ne seriez pas là pour les aider !" "Je comprends rien à ce que vous racontez." "Vous avez raison, je m'égare. Après tout, vous êtes venu pour assister au mouvement que je dirige en semaine, le cirque qui porte mon nom ! Composé de six artistes qui donnent tout ce qu'ils ont pour vous avoir proposé ce spectacle inoubliable de sept minutes !" "Bah c'est pas difficile de tout donner, ils ont déjà rien à manger." "... quivousaditça?" "Nous." La voix d'un des chameaux avait retenti, alors que des briques étaient projetées en direction de Francis, qui parvient à les esquiver. "Vite Maxime ! Sortez d'ici !" hurla le même chameau. Le Serpent ronchonna quelque peu de voir le spectacle se terminer ainsi, mais s'exécuta.
16.
Les employés du cirque et Maxime s'étaient échappés du chapiteau en courant, alors que Francis grommelait encore très fort depuis l'intérieur. Ces hurluberlus ne se rendirent néanmoins pas très loin, et se placèrent sur un banc juste à côté, du moins, à l'exception du funambulle qui était toujours sur son fil à plusieurs dizaines de mètres de haut. Maxime était toujours circonspect vis-à-vis de la situation, il insista pour en savoir plus au sujet de Francis Château, et l'un des chameaux lui répondit. "Voyez-vous, vous avez peut-être constaté que Francis dispose d'un physique disproportionné. Il n'est pas courant pour un être humain d'avoir une si grosse tête sur un si petit corps." "Vous savez, je m'arrête pas au physique des gens, hein euh." "Non non, c'est important pour comprendre son histoire. Avant d'être Monsieur Loyal, il était Monsieur Muscle." "Quoi." "Oui, il était capable de soulever trois sacs de farine avec une seule main, on le surnommait même parfois Monsieur Musclo-Farine, mais c'était un peu ridicule comme nom." "Mais, ils sont passés où ses muscles alors ?" "Afin de devenir plus fort, il a suivi un traitement spécial qu'on appelle la chirurgie de vigueur. Le but était de faire pousser plus de muscles dans le corps via des ajouts de substances molles avec des pompes. Mais les machines se sont détraquées pendant l'opération, et ont repoussé tous ses organes dans sa tête." "Mais c'est dégoûtant." "Et donc, il a perdu 90% de sa masse corporelle, masse qui s'est déplacée dans son crâne. Donc on pense qu'il a un problème depuis là. Il ne fait plus confiance à rien ni à personne depuis que son suivi post-opération a raté. Les médecins se sont retrouvés surbookés et démunis face à sa situation. Alors Francis s'est retrouvé à détester tout et tout le monde, et à entraîner des gens avec lui." "Et c'est de là aussi qu'il a commencé à arrêter de vous nourrir ?" "Ah non, ça c'est depuis toujours. Il ne nous a jamais demandé notre avis." "Mais faut faire quoi alors ? On peut inverser le processus et redéplacer ses organes dans son corps à leur position normale ?" "Non, il faudrait plutôt le pousser à refaire une chirurgie de vigueur." "Quoi." "Faire une deuxième chirurgie, qui réussisse cette fois, pour lui faire pousser des muscles dans le corps pour remplacer ses organes." "Mais au fait, il fait comment pour manger et respirer du coup ? Et comment il ferait si on met des muscles là où devraient être son estomac et ses poumons ?" "Je n'en sais rien, je suis un chameau, je n'ai pas étudié la biologie." "Bon, comment on fait une chirurgie de vigueur ?" "La seule chose que je sais, c'est que ça implique du pesto. Parce que c'est une sauce riche en fer, et que le fer c'est important pour les muscles." "Et comment on fait du pesto ?" "Avec du basilic, du parmesan et de l'huile d'olive. Il faut tout mixer à froid." "Bon très bien, faut chercher tout ça, allons au supermarché !" "Le supermarché a été terraformé sous les tables basses." "Bon très bien, alors je vais plonger dans les tables." Deux semaines et trois allers-retours dans les tables plus tard, Maxime n'était toujours pas parvenu à entrer dans le supermarché.
17.
Malgré ses allers-retours dans les tables basses, Maxime finit par trouver une issue, l'entrée du supermarché qu'il cherchait maintenant depuis deux mois ! Submergé par l'enthousiasme, il se laissa aller par une déclaration foudroyante : "Ah bah il était là." Passant le seuil du magasin, Maxime commença comme à son habitude par jeter un oeil aux promotions. Puis il se souvint du fait que le supermarché était enseveli sous les tables basses depuis plutôt longtemps, et qu'en conséquence, il était peu probable que les promotions se soient actualisées depuis la dernière fois. Après avoir flâné dans le rayon des livres, il se dirigea vers le rayon alimentaire, pour y chercher du pesto. Mais pas de chance, en arrivant, il découvrit que toutes les boîtes à pesto avaient disparu. Il se rendit alors dans le rayon du basilic, mais il n'y avait plus de basilic. Il se rendit alors dans le rayon du parmesan, mais il n'y avait plus de parmesan. Il se rendit alors dans le rayon de l'huile d'olive, mais il n'y avait plus d'huile d'olive. "Sapristi !" interjecta-t-il. Pour ne pas être venu pour rien, il prit douze boîtes de thon et se rendit en caisse. Mais pas de chance, il n'y avait plus d'employé pour gérer la caisse, après tout, le supermarché avait vécu une sorte d'apocalypse voilà quelques mois. En honnête client, Maxime replaça le thon en rayon, et se dirigea vers la sortie du magasin. Mais une lumière s'échappait de la parapharmacie à la sortie du magasin. L'instinct curieux du serpent prit le dessus, et il passa la porte pour y découvrir ce qu'il s'y tramait. Au milieu des médicaments sans ordonnance était ouverte une trappe au sol, de laquelle provenait la lumière. "Y'a quelqu'un ?" lança Maxime en direction de la trappe, mais sans recevoir de réponse. Il descendit. Sur un des murs du sous-sol était inscrite sur une plaque la mention "Cabinet Secret de la Parapharmacie, niveau de sécurité 28, cacahuètes interdites.". La lumière provenait d'un peu partout sans que l'on puisse identifier de source précise. "Ne faites pas un pas de plus et mettez les mains derrière la tête." ordonna une voix ayant retenti derrière Maxime. "Je n'ai pas de mains." répondit le Serpent Fer à Repasser. "Maxime, c'est vous ?" Le Serpent se retourna, il vit le boulanger d'Hertzenfoulchenheim armé d'une espèce de bâton. "Ah, monsieur le boulanger ! Ça fait plaisir de vous voir ! Mais qu'est-ce que vous faites là ?" "Bah vous savez, boulanger c'est pas mon métier principal. À la base, je suis scientifique, mais j'ai été obligé de prendre un second travail pour me nourrir. La recherche c'est pas super bien financé." "Et donc vous êtes un parapharmacien et vous menacez les gens avec des bâtons ?" "Bah vous savez, le dicton dit 'La parapharmacie, c'est pour tes amis, c'est pour tes ennemis, parce qu'on ne filtre pas les clients à l'entrée de la parapharmacie.', mais vu que ça fait plusieurs mois que je suis enfermé ici, alors les visites c'est pas fréquent. Désolé de vous avoir brusqué du coup." "Ah." "Et donc non, je suis pas parapharmacien. Je faisais partie d'une équipe de recherche qui menait des expériences sur la solidité des tables basses, et je m'étais dévoué pour chercher des produits à la parapharmacie pour continuer nos expériences. Donc je suis entré dans ce cabinet où on avait stocké nos produits, mais quand j'ai voulu ressortir, l'entrée du supermarché avait été bouchée par des milliers de tables basses. Et depuis, je suis coincé ici." "Ah." Maxime acquiescait, mais vu que le boulanger faisait des phrases très longues, il n'avait rien écouté depuis le début.
18.
Le boulanger continuait ses discours, mais Maxime finit par retendre l'oreille au prononcement de ces mots : "... et donc ça pourrait permettre de faire disparaître les tables basses." "Ah." "Alors j'ai pris toutes les boîtes à pesto, et j'en ai refait ensuite avec tout le basilic, le parmesan et l'huile d'olive du magasin, mais il me manque encore pas mal de basilic pour finir toutes les munitions nécessaires pour faire un vrai tunnel." "Ah." "Vous écoutez ce que je dis depuis tout à l'heure ?" "Ah." "Parce que là, on est entré dans l'herboristerie du supermarché, et vous avez pas changé de réplique depuis qu'on a quitté la parapharmacie." Maxime venait en effet de se rendre compte qu'il avait changé de pièce depuis la dernière fois qu'il avait écouté le boulanger. Il était entré dans une boutique remplie d'herbes, mais avec une chouette moquette. "Ah." "J'ai déjà pris tout le basilic de l'herboristerie, mais j'ai vu une vidéo sur Internet qui dit qu'on peut remplacer le basilic par l'aneth. Du coup, j'espère qu'il y a de l'aneth ici, et que ça va marcher." "Ah." "En effet, en voilà un pot, c'est l'heure de faire des essais, alors poussez-vous." "Ah." Le boulanger posa l'aneth par terre, puis le saupoudra de parmesan, puis y ajouta quelques gouttes d'huile d'olive, ce qui eut pour effet ... de bousiller la moquette. "Ah." "Et bien, heureusement que l'herboriste est décédé, il aurait pas apprécié ... ceci dit, je peux essayer d'ajouter du feu, ou de l'eau." Le boulanger consulta un livre de poche intitulé "Le livre de poche de l'alchimie". "Ah bah non, là-dedans, ils disent que c'est pas nécessaire d'ajouter quoique ce soit, c'est sensé marcher." "Ah." "Ou alors, ça vient du fait que j'ai jamais rangé ce livre dans ma poche, du coup, la formule marche moins bien." "Ah." "Je sais ce que vous allez me dire, que l'alchimie c'est pas précis et qu'on a inventé les atomes depuis, et bien figurez-vous que vous êtes pas le premier à me le dire et que j'en ai marre qu'on me fasse toujours cette réflexion. Alors taisez-vous !" "Ah." "Si je puis me permettre un jeu de mots sur la situation, vu que vous répétez la même lettre depuis tout à l'heure, je peux suggérer que vous êtes ... pas net." "Ah." "Pas net, comme l'herbe que j'ai essayé d'utiliser à l'instant, ça se prononce pareil, du coup ça fait un trait d'humour phonétique qui doit détendre la situation." "Ah." "Bon vous savez quoi, vu que vous en avez rien à fiche de mes traits d'humour, vous pouvez prendre quelques-unes de mes munitions de pesto, vous les lancez sur les tables basses, elles devraient fondre, et ça devrait vous aider à sortir d'ici. Alors barrez-vous." "Ah." "Et prenez mon bâton avec vous, je sais plus où le ranger, ça prend un tas de place. Il est même pas à moi, c'est quelqu'un qui l'a oublié à la boulangerie à la base. Je voulais le rendre, mais j'ai oublié à qui il était." "Ah." Maxime avait rejoint la sortie du magasin, mais le boulanger eut une dernière phrase et un dernier cadeau à son attention avant de le quitter. "Allez, bonne route ! Et vu que j'ai envie que vous partiez le plus vite possible, si vous voulez remonter plus rapidement, ici il me sert plus à rien, alors je peux vous prêter mon vélo !"
19.
Maxime avait fait dix mètres dans les tables basses sans utiliser de pesto, afin de s'éloigner du boulanger de manière diplomate. Ce n'était pas tâche aisée de se déplacer au milieu d'un amas de tables basses avec dix caisses de munitions de pesto, un bâton et un vélo, et c'est en constatant qu'il avait mis quarante jours pour faire ces dix mètres que Maxime décida finalement de tester l'effet de ce pesto sur les tables. Il ouvrit une boîte. En lança le contenu sur les tables. Il attendit une heure. Mais il ne se passait rien. Et ça puait le basilic dans toute la zone. Ne sachant que faire face à cette situation, le Serpent pencha la tête en avant afin de demander son avis au sol. "Bonjour, vu que vous êtes là, vous auriez pas une idée pour enlever toutes ces tables ?" demanda Maxime. "Au-delà du champ du végétal vous ne voyez pas." répondit le sol, sans qu'on sache pourquoi il avait formulé sa phrase à l'envers. "Pourquoi vous avez formulé votre phrase à l'envers ?" "Peu d'importance, l'ordre des mots a. Leur signification il faut interpréter. Vert est le pesto, végétal est le pesto, le végétal est la solution." "Faut que j'arrête de manger de la viande ?" "La nature dans son ensemble tu dois voir, ce que le pesto peut, le reste de la nature le peut. La nature autour de toi, que dit-elle ?" "Que ça pue le basilic depuis une heure." "Sous ton fer, la réponse est. Sur un jardin tu marches. Les tables basses terraformées ne l'ont pas modifié. Les légumes que tu y trouveras, seront la clé qui feront que des tables basses tu sortiras." "Je dois arracher des carottes et des radis ?" "Comme un fluide, le légume tu dois voir. Ressens le légume tout autour de toi. Présent il est. Accompagnera, il t'." "Il quoi ?" "Ressens le sol." "Mais je pige rien depuis tout à l'heure, arrêtez avec vos phrases à la noix et dites-moi ce que je dois faire." Mais le sol ne répondait plus. "Allô ?" Le sol n'avait pas de téléphone, ça n'avait pas de sens de dire allô dans cette situation, mais Maxime ne sachait que faire. Après dix minutes de réflexion, Maxime eut une idée. "Ah mais vu qu'il parlait comme le machin vert dans le film-là, je peux essayer de faire de la magie avec les légumes là-dessous. Ça a peut-être un rapport." Le Serpent ferma les yeux et se concentra sur le sol. Il ressentait désormais la terre, les carottes, les radis, les courgettes. Le sol tremblait. Maxime ne s'en rendit pas compte, mais il venait par la seule force de son esprit d'extirper les légumes de la terre. Ce retrait de légumes avait provoqué l'apparition d'un champ de force qui traversait toutes les tables, les arrachait de leurs fondations, et les fit flotter en l'air. En l'espace d'une minute, toutes les tables recouvrant Hertzenfoulchenheim et le village voisin avaient rejoint le ciel. Puis Maxime ouvrit les yeux et découvrit la situation. "Ah." Ayant perdu sa concentration, toutes les tables retombèrent brusquement.
20.
Maxime s'était retrouvé enfoncé comme un clou dans le sol suite à la chute des tables basses sur sa tête. Après un voyage de plusieurs mètres sous terre, il se retrouva dans une couche de sable. Effectivement, les couches sédimentaires situées sous Hertzenfoulchenheim constituent un patrimoine géologique sommes toutes fascinant. La croûte est constituée de plusieurs couches de terre, de sable, puis il y a aussi un peu de feldspath et de micah, sans compter des présences de sel et de graines de moutarde. Le Serpent n'avait néanmoins pas pris le temps de réviser ses cours de Sciences de la Vie et de la Terre, en effet, le sol lui fit la morale dès son arrivée dans la couche de sable. "Besoin d'entraînement tu as." "Si vous m'aviez détaillé la procédure plutôt que de me lancer des énigmes, je serais peut-être pas là." "C'est en étant tombées, que le vélo du boulanger, les tables ont fracassé." "Ma foi tant pis, c'est comme ça. Je comprends pas pourquoi il me l'avait donné, on pouvait pas circuler en vélo dans toutes ces tables." "La Baguette du Funambulle par le choc détruite également a été." "La baguette duAH mais c'était ça le bâton qu'il m'a filé. Je me disais bien qu'il y avait une histoire de machin oublié chez le boulanger voilà quelques mois." "Détruit tout se au sein de ta présence, mais changer encore peux tu." "Vous pouvez vraiment pas mettre les mots dans l'ordre ? Je vous comprends de moins en moins." "À la sagesse tu n'as pas accedé, tes amis tu as trahi, les pantoufles tu as abandonné, le funambulle tu n'as pas écouté, les chameaux tu as négligé." "Une fois j'ai aussi grillé un feu rouge et dépassé une femme enceinte à la caisse du supermarché." "De cette histoire tu es ... le tartempion." "Ah mais c'est un mot qui existe vraiment ?" "La situation changer tu peux encore. Crois en la force du sol et de ses composants." "Vous parlez de vous à la troisième personne, mais j'imagine qu'on peut faire avec." "N'a pas été détruit le pesto a été. Les tables basses encore peuvent être nettoyées. Francis Château encore peut être sauvé, et les pantoufles libérées." "Et vous suggérez quoi alors ? Vous avez entendu le boulanger, on a plus de basilic." "Précédemment, tu ne m'as pas écouté. Les légumes, le sol, le fluide, leur harmonie tu dois percevoir." "Vous savez, j'ai pas pris le temps de réviser mes cours de Sciences de la Vie et de la Terre, là c'est vous qui avez pas écouté ce qu'on a dit tout à l'heure." Le sol ne répondait à nouveau plus. "Allô ?" Et le sol n'avait toujours pas de téléphone. Pour remonter à la surface, le Serpent Fer à Repasser nagea dans le sable puis dans la terre, ce qui est une situation terriblement difficile à illustrer ou même à imaginer. En arrivant à l'air libre, il découvrit que les tables étaient toujours là, ainsi que les boîtes à pesto qui avaient survécu au choc. Les tables et les boîtes étaient simplement disposées différemment. Avant de continuer sa route, Maxime prit le temps de réfléchir à voix haute. "Je ne veux pas être le tartempion de ces histoires. Beaucoup de personnes comptent sur moi, et je les ai déçu. Il est temps de me rattraper, de rattraper toutes ces erreurs que j'ai fait ces derniers mois ... du coup je pense que je vais leur offrir des yaourts pour m'excuser. Tout le monde aime les yaourts." "Ne vous tracassez pas pour ça, acceptez juste d'être un gros nul." Maxime reconnaissait cette voix.
21.
Le Serpent Fer à Repasser n'eut pas le temps de dire quoique ce soit, et se fit assommer d'un coup de pantoufle. "Oh j'en ai marre de me faire assommer ..." furent ses derniers mots avant de plonger dans un certain sommeil. Au réveil, il était attaché sur un lit. Alors qu'il s'apprétait à faire son premier mouvement, un vacarme assourdissant avait soudainement pris ses tympans. "IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII" Il s'agissait du lit qui grinçait comme aucun autre lit au monde n'avait jamais grincé avant lui. "Bonsoir Maxime, et bienvenue sur le Lit qui fait du Bruit." Maxime leva la tête, ce qui réalisa un nouveau bruit horrible. Le choc du bruit passé, il vit devant lui les deux Toutes Petites Pantoufles qu'il avait accompagné au cours des derniers mois. Les deux consoeurs se relayèrent ensuite pour présenter la situation au Serpent. "Ça nous a pris du temps, mais on vous a enfin retrouvé." "Nous avons beaucoup travaillé sur nous depuis la fois où vous nous avez lâché." "Mais heureusement, nous avons rencontré Francis Château, qui nous a appris à convertir notre frustration en un sentiment positif." "Et ça franchement c'était nécessaire, ça fait des mois qu'on a plus revu une seule des autres pantoufles de notre Ribambelle, on encaisse pas ce genre d'événement sans aide." "Aide que vous n'avez pas voulu nous fournir, vu que vous avez préféré vous extasier sur votre chapeau ou intoxiquer vos contemporains avec de la graisse parfumée à la nourriture." Notons que pendant ce monologue réparti sur deux personnes, le lit continuait de grincer horriblement, du fait que Maxime ne pouvait logiquement pas rester parfaitement immobile. En conséquence, il ne parvenait pas à entendre l'intégralité du monologue à cause du bruit. "Mais nous avons compris avec le temps. Vous avez augmenté en nous notre taux de tracas, alors qu'il était déjà très élevé. En cela ... nous devons vous remercier." "En agissant comme un gros nul, vous maîtrisez en fait la conversion du tracas en sentiment agréable comme personne. Nous ne l'avions pas compris à l'époque, mais aujourd'hui c'est limpide. Vous êtes fait pour rejoindre notre groupe, aux côtés de Francis Château." "Il faut néanmoins dans votre cas passer une épreuve pour nous assurer que vous êtes bien un maître dans cette conversion. Dans votre cas, ce sera l'épreuve du Lit qui fait du Bruit." "Vous êtes actuellement sur le lit le plus bruyant du monde, il est impossible d'y bouger le petit doigt sans le faire grincer atrocement." "Vous serez libéré de ce lit dans 24 heures, après en avoir subi le bruit tout du long." "La difficulté est que nous sommes en zone sismique, et que de réguliers tremblements de terre poussent ce lit dans ses derniers retranchements à peu près toutes les deux heures." "Et si vous n'êtes pas un maître du tracas agréable, vous subirez le tracas que nous avons subi en votre présence, et comprendrez la douleur que nous avons ressenti, ce ne sera que vengeance." "Allez, à demain !" Les deux pantoufles avaient quitté la pièce et refermé la porte. À tout moment, un tremblement de terre pouvait surgir, faire grincer le lit et détruire psychologiquement Maxime. Le sol allait bientôt bouger, il fallait alors empêcher ces tremblements de terre de se produire. Le Serpent se remémora alors tout ce qu'il avait appris au cours des derniers mois. Incapable de débarasser Hertzenfoulchenheim de ses tables basses, il pouvait néanmoins envisager accomplir un acte moins ambitieux. Il ferma les yeux. Fit abstraction du bruit du lit. Se concentra. Et il y arriva. Par la force de son esprit, Maxime avait immobilisé le sol, alors qu'il n'avait pas encore bougé.
22.
Après être parvenu à se détacher on ne sait trop comment, Maxime s'extirpa du Lit qui fait du Bruit et quitta la pièce avant de devenir fou à cause des grincements. Il ferma la porte pile avant qu'un tremblement de terre ne se produise et déclenche un épouvantable grincement de lit, grincement capable de liquéfier n'importe quel corps organique. Cela donne un résultat sommes toutes cochonnant. Le Serpent ne savait pas dans quel bâtiment il se situait, mais il entendait des jacassements et des gloussements à l'une des extrémités du couloir dans lequel il se trouvait. Il décida donc de se diriger à l'autre extrémité ... mais le couloir pivotait. La route restait droite, mais la pente se faisait forte, au point que l'extrémité du couloir qu'avait choisi de rejoindre Maxime devenait de plus en plus difficile d'accès. L'angle par rapport au sens de la gravité finit par être droit, et le couloir était donc désormais disposé verticalement. Le Serpent constatant que l'angle du couloir avait donc fait une rotation de 90°, il décida de pousser un cri et de tomber. "Aaaaaah." Arrivé à l'autre extrémité du couloir, celle qu'il n'avait pas choisi de rejoindre, il s'arrêta de tomber pour observer la pièce dans laquelle il était entré. Une réception mondaine s'y tenait, avec des bougies, des petits fours, des robes, des costumes cravatés, des bijoux, et donc des jacassements et des gloussements. Et comme pour le couloir précédent, la pièce était pivotée à la verticale. Les invités parvenaient néanmoins à rester debout au sol dans son sens de base, là encore, on ne sait trop comment. Maxime osa une question à l'une des personnes présentes, une espèce d'évier habillé avec un chouette costume. "Bonjour excusez-moi, mais je comprends rien à ce qu'il se passe." L'évier costumé répondit, mais après avoir marqué un temps d'attente de sept secondes pour signifier son mépris. "Peuh ! Que faites-vous dans notre Moulin des Fêtes ?" "Le Moulin des Fêtes ?" L'évier marqua à nouveau un temps. "Peuh ! Vous avez peut-être remarqué que les pièces du bâtiment pivotent, non ? Nous sommes dans un Moulin, et ici, vous êtes à la réception d'anniversaire de Jean-Michel Mondanités !" "Oh non, encore un personnage à connaître, c'est fatiguant comme histoire." L'évier marqua encore un temps. Notons que depuis le début de la conversation, la pièce avait encore pivoté de 90°, et que Maxime était désormais tête à l'envers par rapport au sol, mais toujours en suspension en l'air après la cessation de sa chute. En ce sens, nous pouvons approuver Maxime quant au fait de dire que cette histoire commence à être fatiguante. "Peuh ! Vous n'avez de toutes façons pas l'air d'être un invité. Le cirque c'est à l'autre bout du couloir, vous y serez plus dans votre élément, avec les autres trucs-là, ... les normaux." "Un cirque vous dites ? De Francis Château ?" Encore un temps marqué par l'évier. "Peuh ! On aurait pu penser qu'il aurait pu rester dans la banlieue, dehors, mais non, il a ouvert un deuxième cirque depuis quelques mois, dans NOTRE moulin, alors qu'il n'est même pas de chez nous." Maxime en avait marre d'écouter l'évier, et profita du fait que la pièce avait encore pivoté de 90° pour tomber dans le sens inverse de tout à l'heure, et donc rejoindre l'autre extrémité du couloir, celle où il pourrait trouver Francis Château ... et enfin se préparer au combat final.
23.
Arrivé au cirque délocalisé, Atterir, la seule chose que Maxime voulait, Ardu cela était dans le pivotant moulin, Attendre il devrait et cela sans fin. Apostrophé par Francis à son arrivée, Accroché à un câble il était, Autour des gradins du cirque pivoté, Approprié cela était pour se déplacer. Avion, c'est l'objet auquel il pensait, Avant tout quand il se retrouvait à planer, Après sa chute dans le couloir vertical, Accueilli était Maxime de manière peu banale. Accrobranche, voilà un sport peu commun, Ainsi allait se dérouler leur combat, Attention, il fallait faire ici-bas, Auquel cas, cela ne se terminerait pas bien. Acrostiches, voilà un format peu commun, Ainsi allait se dérouler leur guerre, A, lettre choisie pour lier les vers, Atroce fut l'écriture de ce chapitre proche de la fin. Attaché toujours Francis était, Armé d'un fusil capable de tirer des seringues, Au contenu inconnu étaient-elles chargées, À trop en spéculer, on en deviendrait dingue. Armé n'était pas Maxime, ne sachant que faire, Article il n'avait pas lu concernant ce sport, Accrobranche, une discipline où il faudra être fort, Absence de précautions, et il plongerait dans les conifères. Armé certes Francis était, même fort bien, Anxieux il restait, car ne sachant viser, Arc, il aurait dû en choisir le tir option sport au lycée, Arc, il choisit Jeanne, il voulait être historien. Acrobate Maxime n'avait jamais été, Alors de câble en câble il se déplaçait, Aisance, il en beaucoup manquait, Absolument, c'était l'évidence pour celui qui l'observait. Arrivé à dix minutes de combat, À court de munitions Francis se retrouva, Abattu par l'effort de ses déplacements, Maxime était las. Accroché à un câble, une idée l'esprit lui traversa. Avec lui, il restait une boîte à pesto, Attachée à son fer, sa poignée n'était plus, Air, il n'y avait que cela dans sa besace sans chapeau, Ajouter le pesto dans cette besace, sa décision ce fut. Ambiante était la température du fer, Absorbant l'essence du basilic, il dégageait une horrible odeur, Alors Maxime s'élança vers son adversaire, Aplatit son visage avec le fer, l'écrasant au sol avec ardeur. Attention, Francis ne respirait plus, À une épaisseur de l'ordre du milliètre était réduit son visage, Appliquée était la chirurgie de vigueur sur l'athlète déchu, Après des heures d'attente sans réaction, admis était le ratage. Ainsi s'achevait le combat entre le Serpent et le forain, Admit le Serpent par la suite que c'était quand même bien bourrin, Accrobranche, un sport qu'il n'eut par la suite plus jamais pratiqué, Acrostiches, un format qui pour suivre un récit est tout de même bien compliqué.
24.
Une semaine s'était écoulée depuis la disparition de Francis Château. Le Funambulle avait pris sa relève à la direction du Cirque, et organisa sa dissolution afin de rendre leur liberté à la Pyramide de Chameaux et aux Saltimbanques, avant de lui-même prendre congé et de faire le tour du monde en marchant sur un fil situé à plusieurs dizaines de mètres de haut. Enfin libres de ne plus exécuter leurs numéros ridicules, les Saltimbanques décidèrent de devenir maçons-coffreurs afin de rentabiliser leur maîtrise du domaine de la brique dans un secteur en pleine croissance. Du moins, c'est ce que leur avait dit leur conseiller à l'emploi. Le Chameau situé au-dessus des deux autres avait enfin pu descendre et ainsi mettre fin au numéro de la Pyramide de Chameaux, chacun put partir de son côté, à l'exception du seul Chameau qui parlait depuis le début de cette histoire, qui prenait en ce moment un café dans les tables basses de Hertzenfoulchenheim avec Maxime le Serpent Fer à Repasser. "Voilà, mes deux collègues ont quitté la région, et je sais pas où ils sont passés." "Moi j'aurais bien aimé retrouver les deux Toutes Petites Pantoufles que j'ai blessé, pour m'excuser de les avoir ignoré, mais je sais pas où elles sont passées non plus. Je voulais leur offrir des yaourts en plus." "Elles cherchent peut-être leurs amies de la Ribambelle." "Bof, elles ont quand même disparu depuis un bon bout de temps, ça doit bien faire un an, j'ai pas compté le nombre de jours depuis la fois où la première pantoufle est venue chez moi. En plus, paraît qu'elles ont appris à se débrouiller sans, ou je sais pas, j'ai rien compris à cette histoire de tracas agréable." "Vous pensez que la Ribambelle de Pantoufles pourrait être quelque part dans ces tables basses ?" "On parle de nous ?" Surpris, Maxime et le Chameau se retournèrent brusquement. Des dizaines de pantoufles étaient subitement apparues près d'eux. Mais les deux pantoufles déjà connues du Serpent n'étaient pas parmi elles. "Vous ... êtes la Ribambelle de Pantoufles ?" s'interloqua Maxime. "Bah oui pourquoi ?" répondit l'une d'entre elles. "Ça fait un an qu'on vous cherche. Pas toujours activement j'en conviens mais tout de même." "Bah on était dans la forêt d'à côté, en train de cueillir des champignons." "Vous avez cueilli des champignons pendant un an ?" "Vous êtes qui pour juger ?" "Maxime le Serpent Fer à Repasser, j'ai croisé deux de vos collègues ces derniers temps." "Ah, lesquelles ?" "Oh j'en sais rien, je connais pas leurs noms." "Parce que pendant la cueillette, on a perdu plusieurs pantoufles. Certaines ont été mangées par des loups, et pour d'autres bah on sait pas." "Bah les deux que je connais semblaient pas trop au courant de la cueillette de champignons que vous organisiez." "Aaah, je vois, ça doit être les deux-là qui ont loupé la réunion quand on a décidé de cette sortie." "Bon bah elles vous croient mortes du coup." "En partie oui, on en a perdu une bonne vingtaine dans la forêt. C'était un peu dangereux comme séminaire, j'en conviens." "C'est triste ... bon sinon, vous ça va ?" "Bof, on vient de se farcir une semaine de balade dans des tables basses, et ça pue le pistou partout, alors on a vu mieux." "Ah mais vous dites pistou vous aussi ? Moi j'ai arrêté d'utiliser ce terme quand j'ai vu que tout le monde disait pesto." "Ah bah non, utilisez le mot que vous voulez, c'est dommage de se limiter." "Ah, bon bah si vous le dites." Et cette dernière phrase sera la morale de l'histoire de Maxime le Serpent Fer à Repasser et la Ribambelle de Pantoufles.
25.
Conclusion 01:15
Merci aux gugusses ayant vu leurs mots sélectionnés pour les titres des chapitres de ce récit, à savoir : Alexio Deblouraubaute : logique. Copain du Web : pistou, acrostiche. Drumaturgie : terraformation. Gustaffson : besace, alchimie, mondain. Kuroko Tetsuya : ribambelle. Lefra : parallèle, étanchéité, climatiseur, agréable, vigueur, tartempion, accrobranche. Pepito Sablé : ski, boîte, boulette, gras, tracas, parapharmacie, herboristerie, magie, lit. S A L T : table basse, funambule. SarcrafteFR : hydraulique. ZerOcarina : pyramide, chameau, chapeau, baguette, tournevis, ragoût, brique, chirurgie, cabinet, légume, sable, bruit, moulin, pantoufle. Merci également aux gugusses ayant proposé d’autres mots non retenus pour ce récit ! Merci également aux gugusses ayant lu ou écouté le récit tout au long de sa publication, ou après ! Merci également aux gugusses ayant pris connaissance de l’existence de ce récit ! Merci également aux gugusses qui ont acheté la version papier de ce récit (plus d'informations sur comment l'avoir sur georgeslasaucisse.fr) ! Merci également aux gugusses relatifs à ce récit ou un peu moins que j’aurais oublié !

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released December 24, 2017

Mots proposés par :
- Alexio Deblouraubaute
- Copain du Web
- Drumaturgie
- Gustaffson
- Kuroko Tetsuya
- Lefra
- Pepito Sablé
- S A L T
- SarcrafteFR
- ZerOcarina

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